8 nov. 2012

WATCHMEN (Chronique DVD)

Les mots manquent et les superlatifs élogieux seront bien trop timides pour tenter de coller le plus justement aux émotions ressenties lors de ce voyage hallucinant aux cotés des legendaires WATCHMEN, héros d'une réalité parrallèle ( la guerre du vietnam gagnée en une semaine et Nixon réelu cinq fois d'affilée...mais l'apocalypse nucléaire entre les deux blocs Est/Ouest toujours à l'ordre du jour, malgré tout...) où une loi promulgue l'interdiction aux Supers-Héros de rendre justice, et laisse dans le desoeuvrement le plus total certains justiciers masqués (drogues, alcool, suicide etc...).
Jusqu'au jour ou l'un des leurs est assassiné, et que le plus septique d'entre-eux entamera une enquête qui le mênera lui et ses compères bedonnants aux frontières de l'incroyable et de l'horreur...

Adaptation hautement réussie d'une BD culte du très caracteriel mais talentueux Alan Moore publiée chez DC comics en 1986/87 (12 volumes), the WATCHMEN magnifié par le défricheur Zack Snyder
(300, l'armée des Morts etc...) vous terrasse le coeur et l'âme pendant plus de 2H30 (en attendant la version Uncut de 3H10 !) en vous proposant une odyssée vertigineuse où l'action (et une violence graphique souvent insoutenable) se dispute aux considerations introspectives (dialogues ciselés à la virgule près) aidés en cela par de magnifiques tableaux et d'effets speciaux absolument etourdissants.

Remercions the Dark Knight qui a permis de faciliter l'existence de ce genre de film où l'intelligence du propos ne nuit jamais à l'impact visuel et bombastique des scènes d'actions qui explosent litteralement sur votre plasma adoré, épaulé par une bande son qui reprend les thématiques exactes des BD originelles et du coup magnifie le propos de base (Dylan, Simon & Garfunkel, Nat King Cole etc).
Aux sombres héros de l'amer, nous n'opposons ici aucune resistance tant le propos est d'une maitrise totale : Justesse du casting encore une fois inspirée (Zack réitère l'exploit de 300 dans une distribution avisée), justesse des décors d'un New York des années 80 reconstitué avec moults details et clin d'oeil (on pense souvent à Brazil et surtoutBlade Runner dans cette demesure controlée), justesse dans le montage toujours limpide et lisible dans ce qui aurait pu s'averer nebuleux au regard des nombreux flash-back et sous-histoires, maestria dans cette farouche volonté de ne jamais dénaturer l'oeuvre initiale (n'en déplaise à Mr Moore, toujours rugueux quand aux adaptations proposées depuis quelques années : V pour Vendetta, par exemple...).
Jamais depuis le désormais mythique Lord Of The Rings je n'avais ressenti telles émotions.
Le sous-texte de Watchmen malmène, interpelle, bouscule nos convictions et jamais ne nous conforte dans notre bien-fondé et/ou habitudes.
A noter que depuis quelques années on se trouve en presence de films de genre avec supplement d'âme (Hellboy ou Iron Man par exemple) et qui propulsent vers une nouvelle lecture plus intellectuelle certaines oeuvres qui s'adresseraient au départt à priori á un public plutôt large et adolescent.
Ce qui laisse presager le meilleur pour de futures oeuvres telles que le prochain Thor de Kenneth Brannagh ou une l' adaptation de Captain America.

En priant maintenant que le seigneur Zack (aujourd'hui dans l'empreinte d'un John Milius) s'empare du Superman et lui rende toute sa profondeur comme Nolan a pu le faire avec l'Homme chauve-souris.
Alors qu'aujourd'hui sort son nouveau bébé Guardians Of Ga'hoole, film d'animation narrant la quête mythologique d'hiboux en lieu et place de chevaliers de la table ronde (!), remercions ici l'indéniable talent( et cette farouche volonté qui l'accompagne) de Zack Snyder, véritable enchanteur et peintre de l'absolu pour avoir offert au monde et au septième art un de ses plus beau bijou.
Bien plus qu'un instant de pure magie, c'est d'un moment d'eternité dont il est question ici.
Un Absolu Chef d'Oeuvre-