8 nov. 2012

M'ARBRE (Poesie)

M' arbre,
Tu m'appartiens.
Mon oesophage,
Dans les abysses noires de Redon quand tu pleures,
Ces fleurs des champs insoumises
Que je capture,
Troncs sans age que je martyrise
L'âme en peine je n'entends pas tes murmures.
Symbole puissant cette amulette,
Cette signature.
Lave de tes larmes mon incommensurable haine,
Quand tu coules,
Je coule avec toi.
Si je touche le fond les lagunes de tes verbes suaves
Pourpres s'immiscent, se perpetuent,
Derangent l'ordre établi et ravagent.
Quand je détruis tu reconstruis,
Nue.
Les soupirs helleniques fragilisent le marbre en vain,
La perfection n'est pas de ce monde,
Sot je franchis tu m'imagines au fusain,
Epaminondas sourit de sa tombe.
Il n'est rien qui puisse me retenir,
La guerre est finie.
Les histoires sont faites pour être racontées,
Et les suaires masquent les défaites.
Entends-tu les paroles acerbes du fils ?
Vois-tu les joues rosies de Pénélope guettant Ulysse ?
Ce jour bleuté pourrait-être un jour de fête,
Si seulement je ne sombrais.
Les volontés grises figent la jeune pousse
Et l'hiver me condamne déjà.
Lêve un chêne centenaire en mon honneur,
Radieux un saule fera l'affaire.
De retour je promet d'y graver sur le bois
Nos deux noms cerclés d'un magnifique coeur.
Cet indefectible Amour
Defiera l'Univers.
M' arbre,
Je t'appartiens-