5 juin 2013

DIARY OF DESTRUCTION : Dark Road To Recovery



Ici pas de préambule.
Ce premier album (qui fait suite à une démo sortie en 2009 ainsi qu'à "Outside The Shade", le EP en 2010) "Dark Road To Recovery" au titre si significatif (le passage d'un delicat metal gothic symphonique à une bétonneuse Metalcore / Mélodeath laissent entrevoir un chemin parsemé de doute voire douleurs...) ne peut souffrir d'aucun autre adjectif sinon celui ci : MONSTRUEUX.


DIARY OF DESTRUCTION impose explose atomise.

Production dantesque architecturée par les mains expertes de Jim Fogarty au mixage & mastering  (qui erigea des monuments tels Killswitch Engage, All That Remains, Unearth, The Devil Wears Prada), enregistré aux No Way Out Records à Lille, rien ici n'est laissé au hasard, et ce sans en dénaturer la trame intrasêque, une fraicheur dans le propos, une azurée melancolie lovée dans des draps de metal.
Sous un artwork leché (Mike d'Antonia des KSE ayant déjá réalisé les pochettes d'albums de combos timorés tels Hatebreed, Shadows Fall, All That Remains ainsi que son propre groupe ) on découvre la puissance de feu d'un groupe en pleine possession de son art, ne sacrifiant jamais la violence affichée du style musical sur l'autel de la démesure et s'affranchissant de tous clivages dans une constante recherche  über-mélodique, laissant ainsi à chacun des morceaux leur propre identité, ne lassant jamais l'auditeur étonné par tant de devouement et d'eclectisme .


Composé aujourd'hui d'Audrey Ebrotié au vocaux, Nicolas Sallerin (basse), Max Delassus et Gabriel Misiurny aux guitares et Johan Debacq aux peaux, le groupe lillois frappe fort.
La plus-value absolue de ce premier album demeure l'incroyable spectre vocal d'Audrey, troublante panthère indomptable qui sans coup ferir passe de voix abrasives à la Gossow pour aller flirter avec le firmament, telle l'enchanteresse Liv Kristine ("Hope and Despair", "Two years Again")...Dites-moi comment, alors, ne pas tomber amoureux...? 

Ce mix entre Metalcore US franc du collier  et l' ambiance melancolique d'un death metal suedois avec quelques fines paillettes "gothic" heritées du passé est assurement le trait de génie de ces musiciens osant tout ce que peut leur permettre leur insiatable faim d'innovation ("Rehab"/"Hit The Road", "I Shine", acoustique moment de toute beauté qui clot l'oeuvre), et qui sauve de la monotonie cet excellent album qui contrairement à bon nombre de galettes de la même categorie ne souffre pas d' écoutes consecutives.

On ne peut qu' inciter DIARY OF DESTRUCTION à continuer  ainsi sa route, route pavée des plus grands espoirs (on est à deux doigts du morceau bombastique qui les propulsera au devant du plus large public qui -cessons d'être primaires & sectaires, KSE & In Flames l'ont fait- mériterait de poser une oreille attentive sur cette oeuvre) et d'aller plus encore vers un mélange (salvateur) des genres,  la richesse musicale et l'ouverture d'esprit de ce groupe ne se limitant pas à l'horizon.

Après le dernier Dark Tranquillity, comment aurais-je pu m'imaginer une fois encore succomber...?
Amoureux je vous dis.

CHABTAN : Eleven


 


Dieu-Serpent annonçant la prédiction fatale, du plat de la pyramide les Divinités violentes adoubent cette première offrande des parisiens de CHABTAN, avec cet EP conceptuel baigné dans la (revigorante) mythologie mésoamericaine (belle thematique que nous souhaiterions voir s'exprimer plus profondement dans les prochains travaux), decalant de quelques mois la fin du monde annoncée quand annihile tout sur son passage cette galette maudite, enflammant nos ouies et transperçant nos corps avec un Deathcore puissant et souverain, maitrisé et toujours surprenant.
Autoproduction aux dents longues (mixé par le Master Andrew Guillotin- As They Burn- quand même), enfant legitime de Nile (pour l'amour du travail bien fait) & Heaven Shall Burn (pour l'appetit de destruction), voyez donc la progéniture, acérée, menaçante, fière de son (mé)fait, un metal moderne ravageur, qui ne laisse place à aucune ambiguité.
Deathcore jusqu'à la mort, les vocaux typiques mollestent (Cristofer, "mais pourquoi est-il si mechant "?) et la section rythmique n'est pas en reste. Monstrueuses peaux malmenées, riffs tranchants d'une efficacité redoutable, CHABTAN comme le gaz sarin, mine de rien, attaque vos cellules nerveuses et les vingt-cinq minutes de ce "Eleven" (offert en telechargement gratuit sur www.chabtan.com), blitzkrieg metallique, eradiquera toutes tentatives de fuite.
Groupe volontaire et détonnant (voir l'interview sur Hard Force Web TV), rien ne saurait arreter cette folie contagieuse. Dans leurs livres de revelations sans doute les azteques avaient omis volontairement une prophetie terrifiante : la (re)naissance dans notre siecle troublé d'une entité implacable : CHABTAN