21 nov. 2013

CATUVOLCUS : Voyageurs de l'Aube

 
Black Métal folklorique aux thématiques gauloises & celtiques, "Voyageurs de l'Aube" ( quatrième sortie en six ans d’existence et élaboré aux Studio LaMajeure à Montréal ) s'impose à l'instar du précédent "Gergovia" comme ce qui peut se faire de meilleur  en matière de musique évocatrice progressive défiant Chronos sur son terrain.
 
Catuvolcus (basé à Warwick, au Québec) mené de main de maitre par le très inspiré Pierre-Alexandre Plessix (aux cotés des pointus Étienne Gallo aux peaux, Dominic Lapointe à la basse et le puissamment évocateur Maxime Côté aux guitares), projette moultes sensations sublimées par une instrumentation en totale symbiose avec cette volonté de transporter l'auditeur à travers l'histoire narrant la quête d'un guerrier Venète défait lors de la bataille du Morbihan en 56 avant J.C. et de son périple pour rejoindre les lointaines terres d' outre -Manche (César valide).
 
Epique, fort en fiévreux cœurs et lames acérées, ce Black Métal convoque les landes sculptées par les chausses des patriarches tels Bathory, Myrkgrav, ou encore Enslaved. Un Black naturaliste, mineral, et éminemment érudit, en écho à la nouvelle scène  américaine aux senteurs boisées (Wolves in the Throne Room en tête de liste).
Le faucon est vindicatif et a les serres aigues. Rien de festif ici, ce métal laboure et irrigue du sang des vaincus les fondations des futures générations, qui malheureusement jamais ne tireront leçons de ces actes de bravoure, désespoir et sacrifices, les cris oubliés de nos ancêtres les Gaulois...
 
Ni EP, ni LP, les trois morceaux originaux +  une reprise du déjà culte groupe  Woods of Ypres (Thrill of The Struggle) en un peu plus de 33 minutes forgent le respect et annihilent toute résistance.
 
Mélodique mais consistant, lyrique et affirmé, les sons enflamment, les traces sont profondes et nous suivons pas à pas l'aventure contée par les vocaux inspirés de Pierre-Alexandre avec en guest ceux de Jake Rogers (Gallowbraid) et Joel Violette (Thrawsunblast, ex-Woods of Ypres), comme des entrelacs de bois...
 
Black Métal pénétrant et addictif, une fois encore (et malgré une pause annoncée concernant ce projet) CATUVOLCUS se frotte au soleil et des cimes contemple le chemin parcouru. Une aventure humaine et artistique engagée par un homme s'extrayant de la médiocrité ambiante et offrant à l'humanité sourde son Memento Mori.
 
Bien plus qu'un CD de Black Metal , un indispensable Devoir de Mémoire.

PEARL JAM : Lightning Bolt

Gag, 4 ans déjà, et rien vu passé, c'est dire...
 
Qui en effet pouvait s'impatienter quand à la naissance d'un nouveau Pearl Jam, vu que Yield c'est loin quand même (et que Backspacer faisait un peu mou du genou), ce temps béni des mélodies électriques conquérantes, ces humeurs qui vidangeaient les notres, car quand on cause Pearl Jam, forcément vu la connexion spatio-temporelle-épidermique, fossoyeurs quand même des années Reagan & Sunset Strip mais qui survivront, laissant le bon soin aux consanguins (possible aussi en deux mots si vous le désirez) en chemises de laine se cramer...(les 90's, putain, quelle purge...) , on cause de soi, des années perdues et de la calvitie rampante...
Passer de Lemmy à cette tantouze surfeuse pavanant sur chaque cliché avec un livre (ce n'est pas un gros mot) et revisitant lourdement les Stooges en bermuda, avouons que Vedder irritait mais Ten sonnait le tocsin de toute une époque.  Difficile d'ignorer la déflagration, un monde nouveau s'échappait de l'hymen de la nonchalance et projetait à la face du monde une créature affamée et retorse ("Read My Lips..."), dévorant tout espoir de retour en arrière. Motley & consorts comprirent que la fête était finie. Nous aussi.
Pearl Jam, j'ai adoré detester, détesté adorer. "Vs" anéantira mes reserves.
Préambule en déambulateur, rentrons dans le vif du sujet.
 
Aujourd'hui Lighting Bolt (dixième album) avec aux manettes le très estimable Brendan O' Brian, ami de la famille (AC/DC, Red Hot, Rage Against The Machine, Audioslave...), on se retrouve en terrain connu. Voire ultra balisé avec quand même quelques petites surprises rafraichissantes.
 
"Getaway", aux architectures classiques renvoie directement à "Backspacer" qui se voulait plus direct, in-your_face. Ca tabasse sevère jusqu'à "Sirens", promenade pop maniérée qui a son charme, qui détonne un tant soit peu mais le pari de cet album est justement là, dans une recherche de progression musicale affirmée, tentatives somme toutes réussies ("Infaillible" ou " Pendulum", plus expérimentaux dans leur construction).
Toujours du pur jus avec "Lightning Bolt", qui en impose (grosse ambiance à la Springsteen) ou encore velléités bluesy sur "Let The Records Play" laissant s'exprimer ici un groupe aérien. On découvre un album passionnant qui sait alterner les ambiances et ne lasse jamais. Quand à la voix du barbu intello elle sublime de sa profondeur des compositions au rasoir, gorgées d'un feeling non feint, et habille de chair un squelette fort bien solide (trois guitares formant armure scintillante, et une section rythmique lévitante font habile profession de foi).
"Future Days" souffle la bougie et la ballade conclue joliement un album équilibré, qui ravive de plus belle les flammes d'un groupe qui malgré quelques boursouflures discographiques croit en son destin, et se donne toujours et encore les moyens de défricher les terres hospitalières de la routine.
Leur "The Rising" à eux.
Beau retour.
 

15 nov. 2013

NECRODEATH : Into The Macabre (New Version)

Reissue of the first blast metal named "Into The Macabre" by Necrodeath with a preface of Mel Delacroix-

Réédition (améliorée) de la première déflagration de
Necrodeath avec une préface de Mel Delacroix
 

 

27 sept. 2013

QUEENSRYCHE 2013

J'ai vomi l'éviction de Tate. J'ai pleuré de rage devant les dégâts, et ce manque à gagner.

QUEENSRYCHE sans la voix la plus hypnotique du metal progressif aux architectures baroques laissait en moi le doute s'immiscer. 2013, et 2 reines sur le trône. Et evidement une de trop. Le dernier projet de Geoff défendu bec et ongles ( "Kings & Thieves", autre projet solo du sieur après le douloureux Opération : Mindcrime II se savourait) pouvait titiller l'amateur de métal racé. Las, son Queensryche-rien-qu'à-lui à la pochette haineuse et vindicative craché en début d'année, "Frequency Unknown", avec sa première version enregistrée dans une cave au Pakistan (le remix ne sauvera en rien les meubles délabrés qui font office de compositions poussiéreuses, un grunge asthmatique et anorexique qui fait peine à entendre vu la qualité reconnue du sieur) irritera le colon;

Putsch réussi et au regard de l'œuvre proposée par les membres dissidents (mais au 3/4 labellisés d'origine)avec comme figure de proue le clone vocal parfait qu'est Todd La Torre (extirpé des crémeux Crimson Glory), le résultat est sans appel : Queensrÿche vs Queensrÿche : Queensrÿche vainqueur !
 
Album éponyme artwork imposant compositions (trop) courtes mais incisives, on retrouve dans ce chant d'espoir toute la majesté et fougue du Queensrÿche adoré jadis, quand le meilleur se disputait au sublime.
Retour aux fondamentaux back to roots comme vous voudrez : C'est un Empire qu'ils bâtissent, une cathédrale musicale qui s'érige hors des normes et modes, une vision créatrice et régénératrice qui laisse loin derrière les (pourtant) talentueux Dream Theather et consorts, même si une nouvelle génération pointe le bout de son nez, et pas forcément d'où on les attends (Rivergate, groupe prometteur d'Algérie préparant son premier album et qui devrait imposer pour longtemps son exemplaire eclectisme musical).
 
Dés l'intro franchi, on subodore que l'on va se regaler. "Where Dreams Go To Die" annonce le banquet : c'est du très grand Rÿche, et Todd est impérial. Les vibrations sensorielles des années bénies 86-90 ("Rage For Order" à "Empire" pour faire bref) trouvent dans ce faux-premier album (13 eme album et premier sans le chauve hurleur engrangeant 23 ans de carrière dans les amplis) de délicates et excitantes resonances. "Vindication " ou encore l'aérien "A World Without" enfoncent nos dernières résistances ( prise de son clinique qui aurait mérité un peu plus de chaleur), l'album file coule ravive imagine un futur réinventé. Le monstrueux "Fallout" (jet séminal annonciateur d'une nouvelle ère comme le fut celui de The Police...?) deridera le plus soucieux.
 N'en demeure pas moins le curieux sentiment de gâchis humain, quand on se prend a imaginer ce même album avec le groupe au complet, Geoff et Chris de Garmo rentrant au bercail dans le meilleur de nos rêves (et oui, je me prends moi aussi à rever en infra rouge...).
Malgré sa courte durée (le prochain déjà en cours d'écriture avancée devrait retrouver une emphase progressive plus appuyée), et une production assez froide, QUEENSRYCHE renoue avec ses origines (en tuant quelque part le "père") et chose plus importante encore, renoue avec son public, qui malgré tout, lui sera demeuré fidèle.
 
 Pas servile, juste amoureux. Car lorsque vous possédez une reine si belle, votre dévotion se doit d'être entière, pleine et inconditionnelle.
 
QUEENSRYCHE 2013, Terre Promise : Nous y sommes. Enfin.
 
 
 
 

16 juil. 2013

DARK TRANQUILLITY : Construct


Dévorant In Flames à l'étouffée (devenu disons-le simplement arrrrrrrrrrgh trop "mainstream"...), le sympathique et concerné Mikael Stanne offre avec ce "Construct" flambant neuf une bien belle architecture musicale (expressionniste et très réussi artwork réalisé par le guitariste Niklas Sundin)  qui élêve au sommet ses désirs et interpretations  diverses et variées d'un Spleen metallique cher aux Dying Bride et autres Opeth, avec cette touche chromée "in-your-face"  (Jens Bogren à la production-Fascination Street studios) qui fait toute la difference.
DARK TRANQUILLITY donc, ou l'assurance de ne jamais se tromper quand à la qualité intrasèque des travaux (voire chef d'oeuvres) que nous offrent depuis 1993 ces orfêvres de Göteborg, substance continuellement en mouvement, galvanisant les foules (leurs concerts sont empreints d'une magie et d'un réel don de soi rarement égalés), et qui sait rendre heureux le friand de Melodic Death Metal hautement calibré.
Chevauchant les thêmes de la frustration, de la colère, sceptique sur sa propension a developper de saines relations humaines, questionnant l'irrationnel et les vacuités s'y lovant, sans jamais stagner Stanne troue l'ozone et ses chants emerveillent ("Apathetic").
Un sentiment de totale régénération semble émaner de la formation, aujourd'hui maître de son art, affichant une absolue tranquillité dans son expression ("The Silence In Between").
Comme un Grand Blanc qui ne craint rien ni personne, DT glisse s'immisce et déchire la concurrence.
"Projector" (1999) dans le rétroviseur, ces "Osons !", ces "Défrichons !" sont invoqués et patinent délicieusement cette nouvelle offrandre, qui ne souffre d'aucune aspérité, tant le forgeron connait son metier.
Ce voyage introspectif irriguant de son puissant metal racé nos synapses fait définitivement de DARK TRANQUILLITY l'entité suedoise metallique la plus probante de ces vingt dernières années.
"Construct", car au bout du tunnel, la Lumière.
DARK TRANQUILLITY danse toujours dans les cieux. Pas prêt de tomber.

5 juin 2013

DIARY OF DESTRUCTION : Dark Road To Recovery



Ici pas de préambule.
Ce premier album (qui fait suite à une démo sortie en 2009 ainsi qu'à "Outside The Shade", le EP en 2010) "Dark Road To Recovery" au titre si significatif (le passage d'un delicat metal gothic symphonique à une bétonneuse Metalcore / Mélodeath laissent entrevoir un chemin parsemé de doute voire douleurs...) ne peut souffrir d'aucun autre adjectif sinon celui ci : MONSTRUEUX.


DIARY OF DESTRUCTION impose explose atomise.

Production dantesque architecturée par les mains expertes de Jim Fogarty au mixage & mastering  (qui erigea des monuments tels Killswitch Engage, All That Remains, Unearth, The Devil Wears Prada), enregistré aux No Way Out Records à Lille, rien ici n'est laissé au hasard, et ce sans en dénaturer la trame intrasêque, une fraicheur dans le propos, une azurée melancolie lovée dans des draps de metal.
Sous un artwork leché (Mike d'Antonia des KSE ayant déjá réalisé les pochettes d'albums de combos timorés tels Hatebreed, Shadows Fall, All That Remains ainsi que son propre groupe ) on découvre la puissance de feu d'un groupe en pleine possession de son art, ne sacrifiant jamais la violence affichée du style musical sur l'autel de la démesure et s'affranchissant de tous clivages dans une constante recherche  über-mélodique, laissant ainsi à chacun des morceaux leur propre identité, ne lassant jamais l'auditeur étonné par tant de devouement et d'eclectisme .


Composé aujourd'hui d'Audrey Ebrotié au vocaux, Nicolas Sallerin (basse), Max Delassus et Gabriel Misiurny aux guitares et Johan Debacq aux peaux, le groupe lillois frappe fort.
La plus-value absolue de ce premier album demeure l'incroyable spectre vocal d'Audrey, troublante panthère indomptable qui sans coup ferir passe de voix abrasives à la Gossow pour aller flirter avec le firmament, telle l'enchanteresse Liv Kristine ("Hope and Despair", "Two years Again")...Dites-moi comment, alors, ne pas tomber amoureux...? 

Ce mix entre Metalcore US franc du collier  et l' ambiance melancolique d'un death metal suedois avec quelques fines paillettes "gothic" heritées du passé est assurement le trait de génie de ces musiciens osant tout ce que peut leur permettre leur insiatable faim d'innovation ("Rehab"/"Hit The Road", "I Shine", acoustique moment de toute beauté qui clot l'oeuvre), et qui sauve de la monotonie cet excellent album qui contrairement à bon nombre de galettes de la même categorie ne souffre pas d' écoutes consecutives.

On ne peut qu' inciter DIARY OF DESTRUCTION à continuer  ainsi sa route, route pavée des plus grands espoirs (on est à deux doigts du morceau bombastique qui les propulsera au devant du plus large public qui -cessons d'être primaires & sectaires, KSE & In Flames l'ont fait- mériterait de poser une oreille attentive sur cette oeuvre) et d'aller plus encore vers un mélange (salvateur) des genres,  la richesse musicale et l'ouverture d'esprit de ce groupe ne se limitant pas à l'horizon.

Après le dernier Dark Tranquillity, comment aurais-je pu m'imaginer une fois encore succomber...?
Amoureux je vous dis.

CHABTAN : Eleven


 


Dieu-Serpent annonçant la prédiction fatale, du plat de la pyramide les Divinités violentes adoubent cette première offrande des parisiens de CHABTAN, avec cet EP conceptuel baigné dans la (revigorante) mythologie mésoamericaine (belle thematique que nous souhaiterions voir s'exprimer plus profondement dans les prochains travaux), decalant de quelques mois la fin du monde annoncée quand annihile tout sur son passage cette galette maudite, enflammant nos ouies et transperçant nos corps avec un Deathcore puissant et souverain, maitrisé et toujours surprenant.
Autoproduction aux dents longues (mixé par le Master Andrew Guillotin- As They Burn- quand même), enfant legitime de Nile (pour l'amour du travail bien fait) & Heaven Shall Burn (pour l'appetit de destruction), voyez donc la progéniture, acérée, menaçante, fière de son (mé)fait, un metal moderne ravageur, qui ne laisse place à aucune ambiguité.
Deathcore jusqu'à la mort, les vocaux typiques mollestent (Cristofer, "mais pourquoi est-il si mechant "?) et la section rythmique n'est pas en reste. Monstrueuses peaux malmenées, riffs tranchants d'une efficacité redoutable, CHABTAN comme le gaz sarin, mine de rien, attaque vos cellules nerveuses et les vingt-cinq minutes de ce "Eleven" (offert en telechargement gratuit sur www.chabtan.com), blitzkrieg metallique, eradiquera toutes tentatives de fuite.
Groupe volontaire et détonnant (voir l'interview sur Hard Force Web TV), rien ne saurait arreter cette folie contagieuse. Dans leurs livres de revelations sans doute les azteques avaient omis volontairement une prophetie terrifiante : la (re)naissance dans notre siecle troublé d'une entité implacable : CHABTAN
 

16 mai 2013

DEADFIRE : Deadfire

 

Aberdeen, Scotland, terre de feu et des cendres nait sans doute cette force de caractere, qui lie ces barbu à chemise à carreaux à une foi inébranlable en leur destin, même si celui ci prend trop souvent des chemins de traverses...

Après les tumultueux BISONGRASS, ici surgit DEADFIRE, autre combo rustre mais doué, chauffant les nuques avec son rugueux rock, qui evoque la grace déglinguée d'un Stooges et l'aridité d'un Black Label Society. Entre les deux, ces vibrations élues meilleur EP 2013 ("In It for the Money"/Samefaces) aux Fudge Awards fusionnent l'électricité et le malt, 11 morceaux typés rock old school dans l'abrasive matière mélodique, avec des nervures "British heavy Metal" dans certaines armatures,  punk dans l'attitude et le groove inné en plus.

On grunge souvent le propos, on touche l'os, les nineties digérées offrent ici le meilleur de leur bile.
DEADFIRE granuleux comme un ZZ TOP sait seduire la mini-jupe réussit toujours le challenge, proposer un mid-tempo hypnotique, qui placide caïman  se love dans les racines d'un Southern rock poisseux, mais hautement excitant.

Premier album premiere déflagration, premiers émois. On s'en souviendra.

Il y a du Nugent dans ces traits mais aussi des fulgurances tres sixties, le proto-punk de Detroit couchant sur les draps d'un blues pleuré par un Jim Morrisson franchissant enfin les fameuses portes, des morceaux d 'âmes absolument magnifiés par un groupe resserré, qui fait bloc et fait fondre nombre  de pubs enfumés, la Guiness comme huile, le coeur comme carburant.

 Le très charismatique et investi Charlie Munro  (Vocals), soutenu par Gordon Leith (affolantes guitares), Rich Lewis  (volcanique basse) et Tunk Reid (peaux et autres chouettes bruits) offre un solide condensé de ce que doit être un rock libéré de ses scories, libre, frondeur et menaçant, cette musique transformée en  energie sexuelle, cette incantation vaudou, ce balancement qui révolutionna le monde, quand le diable lui-même enrola Robert Johnson...

Depuis le feu ne s'est jamais éteint, et brûle de plus belle avec  cet excellent premier album de DEADFIRE .
Le Feu Marche Avec Vous, dorénavant.


ENGLISH

Aberdeen, Scotland, land of fire and ash was born no doubt this strength of character, that binds these bearded to Plaid Shirt to an unshakeable faith in their destiny, even if one takes too often cross paths...


After the tumultuous BISONGRASS, here arises DEADFIRE, another combo boorish but gifted, heating the neck with its rock rough which evoque grace destitute of a Stooges and the aridity of a Black Label Society. Between the two, these vibrations elected best EP 2013 ("In It for the Money" /Samefaces) Fudge Awards merge electricity and malt, 11 pieces typed rock old school in the abrasive melodic material, with 'British heavy Metal' veins in some frames, punk attitude and innate groove more.


On grunge often the connection, we touch the bone, the digested nineties offer here the best of their bile.
DEADFIRE grainy as a ZZ TOP know lure miniskirt always succeeds the challenge, offer hypnotic mid-tempo, that placid caiman nestles in the sticky, but highly exciting a Southern rock roots.


First album first deflagration, first stirrings. It will be recalled.


There are the Nugent in these traits also flashes very sixties, the proto-punk of Detroit setting on the sheets of a blues mourned by a Jim Morrisson over finally famous doors, pieces of  souls absolutely magnified by a tighter group, which made block and melts number of smoky pubs, Guinness as oil, the heart as fuel.


The very charismatic and invested Charlie Munro (Vocals), supported by Gordon Leith (maddening guitars), Rich Lewis (volcanic bass) and Tunk Reid (skins and other owls noise) offers a solid summary of what should be a rock released its slag, free, rebellious and threatening, this music transformed into sexual energy, this Voodoo incantation, this swinging that revolutionized the world, when the devil himself before Robert Johnson...


Since the fire never extinguished, and burns more beautiful with this excellent debut album from DEADFIRE.
The fire walking with you, now.
 

VOIGHT KAMPFF : More Human Than Human

Cette nuit j'ai révé de moutons électriques, vomissant mon 5-SB, planqué sous mes cartons, le métro de Tokyo semble plus humain. Roy plumé comme une tourterelle, L.A, est si loin et il y a si longtemps. Ils ne m'auront pas, je suis le dernier de ma race ...
Album concept s'inspirant du film culte Blade Runner adapté de la concise nouvelle "Les androides rêvent-ils de moutons electriques ?" du tourmenté Philippe K. Dick, "More Human Than Human", premier album de VOIGHT KAMPFF (du nom du test polygraphe permettant d'identifier les réplicants, androides esclaves et quasi animaux de compagnie dans cette année 2019 créés à l'image de l'homme pour les travaux pénibles , forces armées ou bien encore comme objets de plaisir) propose sous un très abouti artwork (superbe digipack) 12 titres d'un neuro-thrash épique, roots dans ses éruptions mais furieusement moderne dans sa volonté de ne pas vouloir faire parler le carbone 14.

Venus pour la plupart de la scène metal/hardcore rennaise, les musiciens affirmés de VOIGHT KAMPFF maitrisent technicité et mélodicité. Hautement addictif, ce (techno) thrash invoque le meilleur d'un Coroner, s'appliquant a mollester nos certitudes en gravant dans nos neurones d'épidermiques hymnes, brulant synapses nous laissant du coup pantois ("I am the Business" ou le furieux "In The Name Of God" aux flux électriques assassins ).




Autoproduction de haute qualité (enregistré et mixé au Studio 13 à Quimper, Bretagne par Yvan Le Berre allié de Mathieu Pascal-GOROD- au mastering qui dote cet album d'un son absolument massif laissant s'exprimer sans noyer le propos chaque musicien, tous au diapason du cahier des charges), ces quasi 45 mn  accompagneront sans rougir les derniers Machine Head ou Fear Factory (le "Symbolic" de Death restant l'influence la plus marquante) même si le coté revendiqué "Old School Revisited" (nous sommes heureusement bien loin d'un Municipal Waste...)pourrait faire devier certains jeunes adeptes qui ne jurent que par Lamb Of God.

VOIGHT KAMPFF propose bien plus que cela, un metal definitivement ancré dans son époque (Philip K. Dick ou William Gibson voire Burroughs étaient en ce sens prophétiques, voire timorés au regard de notre société actuelle...), sur un socle qui a fait ses preuve (Exodus pour l'incontrolable, Slayer pour la vindicte).
Le meilleur des deux mondes en somme.
Racé.

30 avr. 2013

FM : Rockville


 
 
Back to the future !Les eighties ne sont pas tout à fait mortes et enterrées car chaque jour qui passe voit à nouveau l'aube se lever pour un groupe de cette décennie millesimée, en particulier pour les formations ayant reçue raclées et coups de doc lors des sombres nineties. FM (né en 1984 et de retour aux affaires après un break en 1995) est de ces tuméfiés là.
Dénomination patronymique parfaite pour assurer/assumer un genre musical à lui tout seul, ce septième opus nommé Rockville (un autre intitulé II étant destiné aux fans mais non reçu ici) faisant suite à un Metropolis (2010) déjà gouleyant, FM avec comme phare l'excellent Steve Overland aux vocalises tient donc le cap et propose un superbe album aux chromes polis, parfait viagra pour qui voudrait tenter la belle, vin californien à la commissure des pulpeuses lêvres de la désirée, ce AOR teinté d'une âme bluesy sait plaire."Tough Love" ouvre l'album et clos derechef le suspens avec cette composition que n'aurait certes pas renié Def Leppard. Gros son de façade, vocaux cajoleurs, production ad hoc, finesse dans l'execution et et et... tout y est.Travail d'orfêvre, on balance entre un sexy Whitesnake chaloupé ("Wake Up The World",) ou le tubesque "Crave", (Foreigner n'est pas loin), droite ligne bitumée on cruise, l'asphalte colle aux gommes la blonde est sexy, FM caresse et le temps fond comme un glaçon dans un mojito.
Hard rock mélodique qui a fait ses preuves (on pense frequemment à la scène canadienne dans ce format rock à l'instar d'un Bryan Adams/Honeymoon Suite par exemple), pop aux entournures (Westlife pourrait tout autant interpreter les morceaux notamment le sucré "Story of My Life", langoureux et addictif), ce rock se consomme, se consume comme une étreinte esperée, la nuit sera alors brulante, passionnée.

"Crosstown Train" prouvera que le cuir vaut bien la soie, et le tempo plus vindicatif invoquera Tesla en ses terres, Telecaster fière (Jim Kirkpatrick, le petit nouveau, juste impérial) et express toujours magnifié par la voix investie du Overland en lévitation.
L'album offre le meilleur d'un Heart/Journey/Bon Jovi dans son ambiance musicale, avec moins de claviers labellisés West Coast et davantage de cordes frottées energiquement, d'où ce petit coté rugueux oxydant comme les vents marins les courbes de la Coupé-Cabriolet, tannées et offertes aux assauts du soleil londonien (soleil, vraiment...?) d'où sont originaires ces talentueux musiciens.
Album chaleureux qui mérite toute notre attention/affection, FM séduit sans lourdeur, avec cette classe typiquement So British.
Aphrodisiaque-

18 avr. 2013

STONELAKE Interview

Faisant suite à la chronique du nouvel album de STONELAKE, Hard Force ne pouvait decemment ignorer plus longtemps ces sympathiques suedois et se devait d'offrir ses pages pour un petit entretien de présentation. Interview collégiale donc avec STONELAKE qui fête ses 10 années d'éxistence avec ce "Monolith" (signé chez Massacre Records) le bien nommé.


MEL DELACROIX / HARD FORCE WEB :
Bonjour StoneLake, pouvez-vous présenter les membres de Stonelake au public ?
 
 
Salut ! Peter Grundström au chant, Jan Åkesson aux guitares et choeurs,,
Lasse Johansson à la Basse, Annika Argerich aux claviers et enfin
Joakimsson Fredrik à la batterie.
 

MD : Pour ceux qui n'auraient pas encore lu ma chronique publiée dans la rubrique Album de Hard Force Web  concernant votre excellent nouvel album « Monolith », comment définisseriez -vous votre style musical ?
 
Nous pouvons définir notre style comme du metal mélodique progressif !

MD : Quelles sont vos influences ?
 
Nos influences viennent des années 70 et 80, de groupes de HardRock tels Deep
Purple, Bad Company ou Whitesnake  pour n'en nommer que quelques-uns.
Les chanteurs préférés de Peter qui l'ont influencé  sont Paul Rodgers , Steve Perry , Guy Speranza (Riot) entre autres.


MD : Vous incluez de nombreux élements experimentaux (electro, core, synthétique) dans votre musique. Quels sont sont les artistes qui trouvent grace à vos yeux ?
Il y a tant de grands groupes aujourd'hui, ce n'est pas facile d'en choisir un
mais si nous devions en choisir un, MASTERPLAN attire réguliérement notre attention.
 
MD : 6 albums en 10 ans, le secret de ce rythme ?

 
Je crois que l'on peut résumer la réponse en ces mots : l'Amour et la Passion de la musique !
C'est une bénédiction pour nous !


MD :Pouvez-vous nous parler un peu de la genèse de ce nouvel album ?
 
 
 
Nous voulions évoluer vers une nouvelle êre, c'était necessaire pour StoneLake. Musicalement, nous avons donc pris la décision de développer nos sons, l'écriture et l'arrangement dans nos chansons.




 MD : Les paroles sont plutôt d'excellentes qualité (pour ce genre musical...) .
Un peu plus d'infos sur les lyrics ?

 
Les paroles de toutes les chansons sauf  "Notorious" ont été écrites par Adam Bard, un parolier britannique avec qui Jan avait travaillé  sur d'autres projets lors de ces deux dernières années. C'est un écrivain qui a travaillé avec beaucoup de grands acteurs du British Musical Theatre  ainsi que des artistes pop et rock.
Les chansons  devaient avoir un contenu émotionnel fort, avec des sujets concernant l'exploration de la confusion ou de l'illusion, surtout concernant l'amour, sauf le morceau « Hater » qui est sur l'intimidation et la domination psychologique à l'aide de mots plutôt qu' avec une pure violence physique.
La musique puissante et sombre réclamait du sens et du caractère . Le tout donne une patîne  théâtrale à la poésie lyrique de Peter, qui a fourni un travail fantastique.
Chaque chanson a son propre scénario qui vous permet de vous immerger au plus profond, en connectant vos emotions à la performance. 
Par exemple, « With Someone Like You" narre les derniers moments de votre vie et où dans l'instant délicat vous recherchez l'amour dans les yeux d'un étranger.« Will You Be Loved  », elle,  est cette délicate question qui se pose au moment où vous vous lovez avec un amant potentiel, et choisissez ou non de renoncer à votre virginité, patienter encore ou franchir le pas...
Dans la pratique, nous envoyions une démo à Adam, avec un chant test et Adam renvoyait sa vision et nous gardions les phrases clés pour que tout reste proche de l'ídée creatrice initiale qu' avait généré la mélodie. Dans l'ensemble c'était très amusant pour nous tous et nous pensons qu'il a vraiment aidé a proposer un album frais et excitant.
MD : Peter Collins (producteur entre autres d' "Operation Mindcrime et « Empire « deQueensryche) dit le plus grand bien de vous. Comment appréhendez-vous les critiques positives emanant de toutes parts ?

Nous sommes très reconnaissants et flatté pour cet accueil concernant ce « Monolith ». C'est vraiment cool !
MD : Projets à venir ? Un passage par la France ?


Ce serait formidable de visiter votre beau pays et jouer, mais désolé,
Il n'y a pas de plans pour la France en ce moment.
Nous verrons ce qui arrivera plus tard !!


Merci beaucoup pour cette sympathique interview et Merci à tous nos
 fans français!!  Love ya !!



Album : MONOLITH (Label Massacre Records / Distributeur : Season Of Mist) sortie le 22 Mars 2013


ENGLISH VERSION


Hello Stonelake, can you present members s' Stonelake to the public?
 
 
Hi there! Peter Grundström - Vocals , Jan Åkesson - Guitars,
backgroundvocals - Lasse Johansson - Bass , Annika Argerich - Keyboards
, Fredrik Joakimsson - Drums.


For those who have not yet read my column about your new album

"Monolith", how you talk about your musical style?


We can define our style as Melodic progressiv metal!

 What are your influences? Same question for **Peter Grundström, this

incredible singer :



Our influences comes from the 70's and 80's hardrock bands such as Deep
Purple, Bad Company and later Whitesnake to name a few.

Peter's favorite singers who had influenced him are Paul Rodgers (Bad
Company) , Steve Perry ( Journey) , Guy Speranza (Riot) among others.


You includenumber of external influences in your powerful metal music. ?

Who are the artists that are out metal you like?



There are so many great bands today so it's not easy to pick one out ,
but Masterplan is one of the great bands that sometimes gets our
attention.


6 th album to date in 10 years, how do you keep this pace?


For the love and passion of music!

It's a blessing for us!


Can you talk a little about the genesis of this new album?


We wanted a new arena for StoneLake musically , so we took the
decision to develop our sound , songwriting and arrangement in our songs.


The lyrics are rather a statement level. A little more info about the

lyrics?


The lyrics to all songs except Notorious were written by Adam Bard, a
British lyricist who Jan had worked with on other projects in the last
couple of years and a writer who has worked with many of the top
performers in British Musical Theatre as well as pop and rock artists.
The songs all had to have a strong emotional content, with the subjects
being exploration of confusion or delusion, mostly about love – except
'Hater' which is about bullying and domination using criticism rather
than physical abuse.


The music has a strong driving heart and a darkness that suggested the
lyric should have a few layers of meaning and the character in the song
might have a struggle going on in their soul; that they are not always
be singing from a place of certainty, but that they are trying to work
out what's going on for themselves even whilst singing. This lends a
very theatrical element to the lyric that Peter really got hold of
fantastically.


Each song would have a scenario that you would be able to put yourself
in and relate to, so you can connect your emotion in performance. So,
for example, "With Someone Like You" is set in a situation where you are
facing the last moments of your life and want to look into the eyes of a
stranger and see Love, or "Will You Be Loved", where you are asking if
someone should give up their virginity and sleep with a potential lover,
or should they wait?


In practice, StoneLake would send a demo to Adam, where we'd have sung a
dummy lyric and then Adam would send back his lyric – he would sing it
himself – and he would have tried to keep key phrases we liked, as well
as using similar vowels and timing so that it stayed close to the
original creative idea that generated the tune. Adam's background in
working with great singers really helped here as he has a strong
understanding of how a singer wants to use vowels at the top of their
range and where they would breathe to get the right flow in the phrase.
All in all it was great fun for us all and we think it really helped
make the album fresh and exciting!


Peter Collins (producer among "Operation Mindcrime and" Empire "by

Queensryche) said the greatest good of you. How do you feel about the

very very good criticism internationnal about you?


We are very grateful and flattered for such a great reception of the
"Monolith" album.

It makes it worth to rock on!!



Live projects to come? A passage through France?


It would be great to visit your nice country and play , but sorry ,
there are no plans for France at this moment.

We will see what happens further on!



Thank you very much for this great interview and thanks to all our
French fans aswell!! Love ya!

 

17 avr. 2013

SUIDAKRA : Eternal Defiance


Restons honnête, SUIDAKRA m'a toujours profondément ennuyé, me forçant même trop
souvent à maudire mon metier de journaliste-chroniqueur éclairé, chaque sortie ne demeurant que trop anecdotique. 

"Eternal Defiance"(monté en mayonnaise aux
Gernhart Studios) , cuvée 2013, comme toujours mixe cavalcades Heavy-Black Death (rien que ça !) aux relents celtiques à des tentatives de pillonnages abrutissants , raclant une gamelle folk rouillée, les allemands (pagan-c'était-le-bon-temps...) oubliant leurs premiers opus encore volontaires (notons "Auld Lang Syne" en 1998) pour une conformisation sonore adaptée aux besoins du plus grand nombre, qui vite écoutera et passera au suivant (Ex Deo ?) sans remords. Fast food metallique (supervisé par Kris Verwimp pour tout ce qui est concept de l'histoire déroulée, le réussi artwork ainsi que les illustrations), , qui trop lourd(ingue) irritera le colon (l'intro "Storming The Walls"ou encore "The Mindsong"interprétée par Tina Stabel est en cela un pur condensé de ce que ne fera jamais Blind Guardian. Mais ravira Manowar...).

L'intention est louable, se veut épique et majestueuse, mais l'album est un naufrage. "Defiant dreams" fait illusion avec son speed black/death épileptique, et le (quand même) talentueux multi-instrumentiste Arkadius (anagramme parfait) de par ses arides vocalises tente de tenir le frêle esquif loin des recifs annoncés. Mais rien n'y fait, on s'ennuie ferme pendant que les matelots-beaux-gosses s'échinent à ramer en vain.

Cette volonté d'orchestrations massives appuyant la trame métal offrant quand même un tant soit peu de fraicheur à une discographie irrégulière dans sa qualité, votre serviteur continuera de rester dans l'expectative et guettera (sait-on jamais) une future once d'originalité dans leurs prochaines créations.

Pas de pot, SUIDAKRA boit la tasse. Et se noie sous sa masse.


8 avr. 2013

STONELAKE : Monolith



10 années d'éxistence et un relatif anonymat n'ont en rien entamé la fougue des suedois de STONELAKE qui proposent avec ce Monolith bien nommé ( produit, enregistré et mixé aux studios UMP-Coppé- n'a- rien -a -voir- dans- cette -histoire Unlimited Music Production, Furulund, Suède par le pointu Jan Åkesson) un Heavy Power Prog metal de qualité (qui n'est pas sans rappeler une direction musicale proche d'un Queensryche ou la prise de risque d'un Faith No More par exemple), porté par l'intense voix de Peter Grundström, pépite parmi ce marbre musical, qui rend l'écoute de l'oeuvre très jouissive.

Metal ouvert de temps en temps vers des sonorités electro imposant une vindicte moderne dans son phrasé, on brasse aussi des elements vintage (typés eighties) dans la composition ("You Light The Way") avec une sévérité clinique toute suedoise ("Fanatical love" qui ouvre l'album).
Cette locomotive trace et l'arrivée de deux nouveaux membres( Annika Argerich aux keyboards et Fredrik Joakimsson aux peaux) semble être le charbon necessaire pour pouvoir enfin propulser le groupe en premiére division tant on ne peut que s'incliner devant son heavy Metal racé ("End This War" est une tuerie atomique, un champignon mortel que n'aurait pas renié un Judas Priest épique).

Jamais on ne s'ennuie, le déroulé de l'album sachant nous surprendre avec des cavalcades thrashisantes du plus bel effet ("With Someone Like You"), annihilant nos cervicales sans pitié, torturant nos nerfs (l'alambiqué et Fear Factoresque "Hater").
On ose aussi le smash-hit poppy avec "Will You Be Loved", déchiré par des solis épileptiques, comme un Sybreed sous latex forniquant avec
Stock Aitken Waterman qui déjà bien avant "Saw" terrorisaient les petits poulbots innocents que nous étions ! Risqué mais pari gagné.
Belle surprise donc malgré le nombre conséquent des précedents albums passés malheureusement sous silence, rattrapons alors le temps perdu et dévorons cet excellent sixième album (qui aurait mérité pour le coup d'être plus fourni, 9 titres dont un instrumental laissant quand même sur sa faim le chroniqueur affamé), frais, dynamique, dans lequel sont injectés sincérité, passion et reconnaissance pour une musique qui toujours arrive à générer de profondes et viscérales émotions.
 Comme je disais, excellent.

12 mars 2013

THE HUMAN LEAGUE, THE STRANGLERS, JOHN CALE

Nouvelle vague mais aujourd'hui calvitie pour tous, les eighties furent fourre-tout et fuite en avant, le meilleur du pire quand le pire restait à venir (nos années 00 anorexiques valent bien tout ce vomi artistique recouvrant la croute terrestre de notre apathie), si nous avions su, alors nous aurions fait Dieux ces Human League sucrés, ce John Cale insaisissable (nouvelle vague a lui tout seul depuis 70 !) ou ces Stranglers imbuvables mais finalement si necessaires quand on se cogne les bouillies de la deuxième vague rap/hip hop (pas de majuscules ça n'en vaut pas la peine) aux putes trop blanches /bootys trop flasques et aux macs édentés trop fiottes pour alors réellement s'interesser à autre chose qu'à son petit compte en banque (qui reste dans ces temps de crise de Foi le pendule apathique qui nous tient encore un peu en vie) ou à sa queue, autre babiole /parodie ostentatoire masturbatoire rassurant le gorille que nous demeurons malgré tous les furieux et dictatoriaux efforts de Jobs ou Ronald (Mac Do), ces racailles New Age, papes de l'extrême eglise cannibale qui nous gouverne et viagras philosophiques parfaits qui prophetisent notre éradication en nous fournissant armes et munitions, simplement, tranquillement. 1984 jaunit sur une étagère. 
Ni Eurodance ni Rock émasculé (des noms ? branchez MTV) ne sauveront l'érudit. Le curieux. Le gourmet.
New Wave donc, bordel qui ne verra jamais Berlin, mais qui crachera quand même sur Manchester, Londres, et Paris (Rennes aussi se cabrera).
 
 
2013, qui attend The Human League (poussons jusqu'à Ultravox), The Stranglers, John Cale, quand Guetta fait la loi ?
Ras la frange, il faut oser le contre-courant !
Ces 3 pré-ci (pi)tés offrent benoîtement de superbes productions léchées, habitées d'une incandescence juvénile, qui fera plaisir à entendre, d'où cette jouissance immédiate. FisherSpooner pas si loin de ce Credo, The Human League remanié une fois encore fait le job et passe pourtant inaperçu. Electro pop sautillante, la voix du Phil comme fil d'arianne, on est en terrain conquis. Des rêves electriques convoqués, l'album comme un songe est un doux voyage. Belle production, votre hi-fi miaulera d'aise.
 
 
Plus vindicative sera la gamme choisie par l'ami qui a VU le Lou, toujours vert, dans des mid-tempos hypnotiques, qui frequemment titilleront les ouies de ceux qui vouent un culte aux VNV. John propose nous disposons. Et agrééons. Les Stranglers avec cet artwork du meilleur goût (quasi plus brutal que n'importe quelles pochettes d'obscurs combos Black Metal, et ce, sans se fouler) dérouille le fan avec une basse toujours mordante et des morceaux d'une classe folle, claviers Doors vintage et vocaux inspirés accompagnant le badaud à travers un voyage dans le temps superbement organisé. Ultravox fera de même.
Qui un jour a dit que les derniers seraient les premiers...? il serait temps alors d'appliquer la prêche.
New Wave ?
Tsunami plutôt-
-
 

 

22 févr. 2013

APOSTHEM : Damned By Salvation

Catacombes comme papier peint, jamais le soleil de Toulon ne fera éclore ici quoi que ce soit. Le minéral est roi, et la suie dépose un manteau qui recouvrira d'immondices la cave d'où gémit, se tord, hurle de douleur la bête malfaisante nommée APOSTHEM, créature hybride proposant avec son premier rêche EP "Damned By Salvation" (à l'artwork "roots" convaincant), une belle démonstration de ce que le Death Metal sait être, à savoir un écrin musical qui comme un ventre en gestation laissera voir le jour du tréfond de ses entrailles à un être affamé, qui possêdera en sa substance une réelle et insatiable faim de Liberté, et pour quelques minutes encore vierge des scories et scléroses sociales, sexuelles ou religieuses.
Libre de toutes entraves, le Death Metal inspiré (qui convoque le meilleurs des deux scènes US, New-York et Floride) que propose depuis déjà 2006 APOSTHEM, avec ses vergetures Black Metal et ses éruptions Deathcore, saura plaire aux amoureux de Dying Fetus, Morbid Angel, Cannibal Corpse voire même Aborted pour ses illuminations grind de temps à autre.


Enregistré dans le courant 2012 aux Sound Suite Studio à Marseille sous la direction éclairée de Terje Refsnes (Carpathian Forest entre autres) et craché à la face purulente du monde en ce début d'année, les sombres qui ont foulé/brulé les planches aux cotés de combos tels Mercyless, Antropofago et pléthore savent caresser dans le sens du poil, leur Death tenêbreux et puissant nous ramenant à la découverte et l'éclosion de ce style musical du début des 90's, quand les mid-tempos pachydermiques et les growls menaçants et mysterieux faisaient fondre de plaisir votre serviteur.

6 titres vindicatifs (dont une intro parfaite pour titiller l'intêret) composent cette première oeuvre qui rassure quand au futur immédiat du groupe. On ne perd jamais de vue la mélodie (ce qui n'est pas antinomique avec ce genre) et on y découvre comme un squelette blanchi sous un chape de béton un certain groove, qui aère le propos ("Gods reject", aux accélérations Black bien senties). Le travail effectué aux instruments est impressionant, Naythan (vocaux particulièrement frais et ne lassant jamais, ce qui est une vrai réussite dans ce style musical), Adrien et Icaros aux guitares tranchantes, ainsi que Altarok à la basse en mode apocalyptique aux cotés de Jean (peaux) qui offrent une section rythmique ébouriffante poussant le monstre dans ses derniers retranchements ("Eat Your Bones", jouissif de perversion et d'annihilation totale des neurones avec son solo que ne renierait pas un Trey Azagthoth), tout ici transpire la détermination et appelle de fait notre admiration.

Etonnament (et le bonheur à l'issue n'en est que plus grand), ce premier effort trouvera une place de choix dans ma playlist aux cotés des derniers superbes Suffocation et Hate, Devourment,The Seven Gates ou Puteraeon, qui toujours tournent en boucle (et font le bonheur du voisinage devenu sourd pour Hard Force...).
Belle découverte (je remercie ici Narsthot), grosse sensation. APOSTHEM rentre de facto dans la cour des grands, rejoint cette nouvelle et excitante (vague ?) scêne française de Death Métal qui (depuis quelques années) inexorablement se hisse au niveau des voisins polonais et supplante les nordiques par sa vivacité, sa réelle fraicheur et son sens constant du renouvellement déjà initié (Loudblast, Hysteria, Trepalium, Carcariass etc...).
Metal de la Mort, d'accord, Underground, sans doute (plus pour longtemps) mais cela reste ici avant tout du Grand Art. Imparable et indispensable.


15 févr. 2013

IVAN MIHALJEVIC & SIDE EFFECTS : Counterclockwise

"Sandcastle"(2008) et "Destination Unknown"(2010) les précedents avaient fait forte impression sur votre serviteur.
IVAN MIHALJEVIC et ses SIDE EFFECTS reviennent pour le meilleur avec un nouvel album intitulé "Counterclockwise"(enregistré et mixé aux studios Attic Room à Zagreb, Croatie avec un bel artwork réalisé par Robert Butkovic), qui confirme que leur (hard) rock est toujours d'actualité, et que le trio croate (qui à diverses occasions a ouvert pour les Scorpions, Paul Gilbert ou encore Les Paul) sait manier la poudre. On retrouve la fougue du chanteur-guitar(hero)-producteur (et bien + !) Ivan accompagné de Majkl Jagunic à la basse et choeurs et de Alen Frljak affamé aux peaux.

Le squelette trio étant une convaincante architecture en matière de déluge sonore (de The Police à Motorhead on en connait la pertinence), ici les mélodies respirent sans que la puissance soit oubliée. De belles saillies électriques ravagent des compositions au format pop agréables ("Driving Forces") ou d'acoustiques plages invitant à l'introspection ("Gilded Cage"), le déroulé de l'oeuvre se réclamant d'une prise de conscience face à l'adversité, le manque de solidarité et l'état désastreux de notre monde et société ("Gift Of Life"). Concept album se promenant sur des tapis blues-rock, caressant un métal progressif souvent aérien, le chemin est agréable. Stratosphère trouée par les soli invoquant ici Richie Kotzen ou Malmsteen, le feeling s'érige comme étendart ("Time Travel").
Grosse pièce progressive de l'album, "Eclipse"(paroles ecrites par Alen, le batteur qui signe aussi deux autres morceaux et la totalité des musiques avec Ivan) est assurement la tuerie épique qui mettra en joie les amoureux de la dextérité au service d'un canevas métallique de toute beauté, rappelant les meilleurs travaux d'un Dream Theater incontournable ou d'un King Crimson dans sa désorganisation atonale maitrisée. 12 mn de pur bonheur.
"I Am" conclue l'album de délicate manière, comme une réponse fictive qu'un désabusé major Tom toujours perché pourrait offrir en conclusion.

Comme toujours, avec dans le ressenti au sortir de l'album d'un réel partage d'émotions vraies, IVAN touche au but en proposant un bel écrin à sa musique, touchant de ses notes pointues comme des flêches de pierre les cieux, imitant pour le meilleur la cathédrale Saint Stéphane. IVAN MIHALJEVIC, cathédrale électrique.

(Grand merci à Paola)
 
 
"Sandcastle" (2008) and 'Destination Unknown' (2010) the precedents had made an impression on my mind & heart.




IVAN MIHALJEVIC and its SIDE EFFECTS return to best with a new album titled "Counterclockwise"(recorded & mixed at Attic Room à Zagreb, Croatia with a beautiful artwork by Robert Butkovic), which confirms that their (hard) rock is always topical, and know the Croatian trio (which on several occasions has opened for Scorpions, Paul Gilbert and even Les Paul) handling the powder. Found the ardour of the singer-guitar (hero) - producer (and much !)  with  Majkl Jagunic on bass and vocals and Alen Frljak starved to skin.




The trio being a convincing skeleton architecture on sound flood (The Police to Motörhead on knows the relevance), here the melodies breathe without that power is forgotten. Beautiful electric projections ravage compositions in pop format pleasant ('Driving Forces') or acoustics beaches inviting introspection ("Gilded Cage"), took place the work claiming awareness in the face of adversity, the lack of solidarity and the disastrous state of our world and society ("Gift Of Life"). Concept album walking on carpets blues-rock, stroking an often air progressive metal, the way is nice. Stratosphere band by soli invoking here Richie Kotzen or Malmsteen, the feeling builds as flag ("Time Travel").
Big progressive piece of the album, "Eclipse"(words by Alen),  is certainly the epic killing spree which will joy lovers of dexterity in the service of a beautiful metallic canvas, recalling the best work of an inescapable Dream Theater or a King Crimson in its disruption atonal mastered. 12 minutes of pure happiness.
"I Am" reached the delicate way album, as a fictional response as a disillusioned major Tom always stoned could offer in best conclusion.




As always, with in the felt at the end of the album to a real sharing of true emotions, IVAN key purpose in offering lush beautiful music, touching his sharp and stone arrows notes heaven, imitating the great Cathedral Saint Stephen. IVAN MIHALJEVIC, Cathedral electric.




(Thanks to Paola)