Inhumain, tout simplement...Quand un projet viable sur le papier devient une serpière à l'ecran, un vide abyssal filmé avec des moufles et une direction d'acteurs quasi-inexistante, la pilule reste difficile a avaler.
Pourtant, on pouvait esperer que ce nouveau wagon alimenterait encore ce fameux train fou du cinéma de genre français qui en ces années de crise (mais y-a-t-il meilleur terreau finalement pour le genre que nous aimons ?) arrache tout sur son passage (Martyrs, A l'Interieur, Mutants, Aja etc...).Même le sympathique "Vertige" méritait quelques louanges alors le depucelage des
spécialistes des SFX et autres maquillages made in France que sont Jacques-Olivier Molon & Pierre-Olivier Thevenin titillait notre interêt et faim de nouveauté.
Las, l'elephant accouche d'une souris....
Sur un postulat solide (un petit groupe de touristes et scientifiques égarés font face à une nature hostile et...hôte d'incroyables secrets ) le gateau s'avérait alors savoureux.
Première inquiêtude lors de la scène d'ouverture avec un casting aléatoire et un jeu plus qu'approximatif : il faut quand même plusieurs longues minutes pour accepter l'identité de Sara Forestier et celle de Lorànt Deutsch, qui même si ils font des efforts pour s'approprier leurs rõles (attention, ne pas rire : Barbichette et blouson élimé façon Indiana Jones pour Lorànt et lunettes style je-suis-jolie-mais-j'ai-aussi-un-cerveau de la part de la Forestier qu'on a connu plus motivée...) pesent lourdement sur une entame poussive.
Le reste du casting sent le couscous ( souvent lourd et indigeste) et il faut attendre l'arrivée du petit groupe dans de verts paturages cliniquement filmés pour esperer voir debarquer Alien, Predator voire même Voldemort tant l'ennui nous pousse inexorablement à se resservir une fois encore des chips bien trop salées et des bières ma foi bien trop tièdes.
Detail qui a son importance dans un film non realisé par les fréres Lumière (qui avaient des excuses) : les dialogues. Inadaptés, redondants, insupportables (comptez le nombre de fois ou vous entendrez le père appeler le prenom de sa fille tout le long du film, quand les autres ne s'y mettent pas aussi, à tort et à travers !).
Re-las, l'arrivée inopinée au beau milieu de ce "survival" anorexique d'élements perturbateurs n'arrive jamais a empecher de grignoter saucissonnailles diverses.
Le paroxysme est atteint quand tout le Pourquoi-qu'on-fait-un-film-alors-qu'on-aurait-dû-rester-simples-decorateurs-chez-la-Fabrique-de-Films (qui dans ce cas-là porte bien mal son patronyme) emerveille alors nos yeux ébahis qui n'en demandaient pas tant...
Et, à partir de ce moment, barre de rire jusqu'a la fin du film (sauvons quelques scènes plutôt inspirées et des twists plutôt bienvenus en saluant les performances des 2 principaux protagonistes qui alors ne sont pas loin de -enfin- jouer juste et de recuperer leurs chèques).
Pour ne pas devoiler une conclusion qui pourrait faire se pendre tous les apprentis M. Night Shyamalan du monde pelliculé, cette mission si vous l'acceptez est de donner une chance au cinema français de genre souvent sclérosé et de tenter quand même l'aventure incroyable qu'est le visionnage de ce DVD, en reservant vos plus belles soirées pour d'autres voyages (ai-je suggeré " VINYAN..." ?).
Entre 2001 l'Odyssée de l'Espace, la Guerre du Feu et les Flinstones, il reste une place vacante sur vos etagères poussièreuse : Osez !
Chacun ses goûts, certes...Mais nous ne sommes qu' Humains après tout...