27 sept. 2013

QUEENSRYCHE 2013

J'ai vomi l'éviction de Tate. J'ai pleuré de rage devant les dégâts, et ce manque à gagner.

QUEENSRYCHE sans la voix la plus hypnotique du metal progressif aux architectures baroques laissait en moi le doute s'immiscer. 2013, et 2 reines sur le trône. Et evidement une de trop. Le dernier projet de Geoff défendu bec et ongles ( "Kings & Thieves", autre projet solo du sieur après le douloureux Opération : Mindcrime II se savourait) pouvait titiller l'amateur de métal racé. Las, son Queensryche-rien-qu'à-lui à la pochette haineuse et vindicative craché en début d'année, "Frequency Unknown", avec sa première version enregistrée dans une cave au Pakistan (le remix ne sauvera en rien les meubles délabrés qui font office de compositions poussiéreuses, un grunge asthmatique et anorexique qui fait peine à entendre vu la qualité reconnue du sieur) irritera le colon;

Putsch réussi et au regard de l'œuvre proposée par les membres dissidents (mais au 3/4 labellisés d'origine)avec comme figure de proue le clone vocal parfait qu'est Todd La Torre (extirpé des crémeux Crimson Glory), le résultat est sans appel : Queensrÿche vs Queensrÿche : Queensrÿche vainqueur !
 
Album éponyme artwork imposant compositions (trop) courtes mais incisives, on retrouve dans ce chant d'espoir toute la majesté et fougue du Queensrÿche adoré jadis, quand le meilleur se disputait au sublime.
Retour aux fondamentaux back to roots comme vous voudrez : C'est un Empire qu'ils bâtissent, une cathédrale musicale qui s'érige hors des normes et modes, une vision créatrice et régénératrice qui laisse loin derrière les (pourtant) talentueux Dream Theather et consorts, même si une nouvelle génération pointe le bout de son nez, et pas forcément d'où on les attends (Rivergate, groupe prometteur d'Algérie préparant son premier album et qui devrait imposer pour longtemps son exemplaire eclectisme musical).
 
Dés l'intro franchi, on subodore que l'on va se regaler. "Where Dreams Go To Die" annonce le banquet : c'est du très grand Rÿche, et Todd est impérial. Les vibrations sensorielles des années bénies 86-90 ("Rage For Order" à "Empire" pour faire bref) trouvent dans ce faux-premier album (13 eme album et premier sans le chauve hurleur engrangeant 23 ans de carrière dans les amplis) de délicates et excitantes resonances. "Vindication " ou encore l'aérien "A World Without" enfoncent nos dernières résistances ( prise de son clinique qui aurait mérité un peu plus de chaleur), l'album file coule ravive imagine un futur réinventé. Le monstrueux "Fallout" (jet séminal annonciateur d'une nouvelle ère comme le fut celui de The Police...?) deridera le plus soucieux.
 N'en demeure pas moins le curieux sentiment de gâchis humain, quand on se prend a imaginer ce même album avec le groupe au complet, Geoff et Chris de Garmo rentrant au bercail dans le meilleur de nos rêves (et oui, je me prends moi aussi à rever en infra rouge...).
Malgré sa courte durée (le prochain déjà en cours d'écriture avancée devrait retrouver une emphase progressive plus appuyée), et une production assez froide, QUEENSRYCHE renoue avec ses origines (en tuant quelque part le "père") et chose plus importante encore, renoue avec son public, qui malgré tout, lui sera demeuré fidèle.
 
 Pas servile, juste amoureux. Car lorsque vous possédez une reine si belle, votre dévotion se doit d'être entière, pleine et inconditionnelle.
 
QUEENSRYCHE 2013, Terre Promise : Nous y sommes. Enfin.