GRAVE DIGGER WILL RISE AGAIN !
Qu'il semble loin le temps du premier morceau posé sur la compilation Roch For Hell, une autre époque sans doute qui accoucha sans le savoir d'un futur monstre du heavy-metal, le Fossoyeur, le GRAVE DIGGER, qui à force d'abnégation et de courage traversa les décades et s'impose aujourd'hui avec ce quatorziéme album studio comme la cerise sur le Strudel, les armoiries fierement arborées sur un champ de batailles en Ecosse, où l'on peut situer sans mal le contexte des brulôts qui parsement l'album.
Après une trilogie acclamée (Tunes of war, Knights of the Cross et Excalibur commencée en 1996 et qui se conclut en 2000)), cette nouvelle offrande s'apparente davantage à une pièce additionnelle d'une mythologie écossaise (entamée avec fort succès avec Tunes of War), où l'on peut ressentir toute la fougue et la passion qui motivent le toujours en voix Chris Boltendhal
qui après l'inquietante defection des deux guitaristes Thilo Hermann (départ difficilement accepté par Chris...) et Manni Schmidt en 2009 s'adjoint les services de l'ex-bretteur de Domain, le virtuose Alex "Ironfinguers" Ritt, qui illumine de sa dexterité et de son feeling très 80's (Randy Rhoads n'est pas loin) compositions inspirées du combo allemand.
La messe est dite avec l'introduction et ses cornemuses fantomatiques qui strient de leurs cris déchirants la brume épaisse qui ravage devant nos yeux cette lande séculaire, theatre de tant de combats pour la Liberté, pour ce droit naturel d'exister.
"Paid In Blood" alors allume le brasier de la victoire, puissant, federateur, conquerant. Les arpéges enchanteurs d'un Axel Ritt combatif annonce le morceau suivant, "Hammer of the Scots", parfaite bande-son d'un Braveheart, par exemple, avec cris guerriers et bruits d'épées menaçantes. Un bulldozer dans la prairie, pas moins !
Premiere video partagée sur youtube et consorts, et parfait single "Highland Farewell", dans la pure tradition du GRAVE DIGGER (qui aurait trouvé sa place dans l'excellent Liberty or Death)
avec en prime un superbe refrain communicatif et une cornemuse jouissive, doublés d'un solo épileptique.
Dejà, à ce moment de l'album, nous déposons les armes, vaincus et acceptons la sentence : c'est du grand art !
Le morceau suivant l'annonce, "The Clans Will Rise Again".. .Aucun problème, nous le verifions encore ici avec ce mid-tempo lourd, comme un orage rougeoyant dans les cieux de l'Alba.
"Valley of tears" n'aurait certes pas dépareillé sur un album d'Accept (celui de la grande èpoque s'entend...) et "Execution" malgré une intro tout en douceur trompe l'ennemi et s'abat telle une nuée de flêches assassines et ne fait pas de detail.
Encore un heavy-metal devastateur aux solis tranchants et où la section rythmique ne repond que comme un seul homme aux injections guerrières, no quarter !
Un piano sombre hante maintenant les corridors de ce chateau abandonné faute de combattant et une batterie mid-tempo pachydermique fracasse les dernieres geoles. Les choeurs vaillants sont au diapason et l'on s'imagine les chanter sous les regards rassurants des quelques bougies posées alentour...
Retour du bagpipe dans sa splendeur originelle, cette émotion qui comme le plus fougueux des torrents embrasse votre âme et peint de couleurs bleutées la deflagration qu'est "Coming Home",(le futur single ?) la main sur le coeur et les larmes qui s'évadent de la guitare du phénoménal Axel, quand grondent dans un lointain murmure les peaux des tambours victorieux...
Le livre se referme sur la ballade "When Rain Turns To Blood", qui conclue dans un dernier râle ce merveilleux voyage, ce fantastique périple dans les Highlands...
GRAVE DIGGER se reinvente á chaque album et depuis Reinghold ne cesse d'affirmer sa suprémacie sur un Heavy-metal germanique et mondial sans que pourtant (et cela est etonnant) son nom soit systematiquement cité lorsque l'on cite les incontournables.
Une pierre de plus à l'édifice et quelle pierre ! non pas une pierre tombale mais de celles qui rendent indestructible.
GRAVE DIGGER au Sommet :
The Knights Of Heavy-Metal