9 nov. 2012

WALTER TROUT : Blues For The Modern Daze (Chronique CD)





Du Blues du Blues du Blues

Océan City, New Jersey, rien que le nom de la ville, déjà.
Les 80's s'éteignent doucement comme un semi-remorque s'enfonçant dans un mur de briques (réganiens golden boys over-cokés , S.I.D.A. star et Kurt Cobain comme k2r musical...bref, c'est pas la joie). Ici, on aimerait alors davantage le blues, dépression et tutti-quanti.
Là, Trout redéfinit le genre et moderne, affiche un style ravageur.

Phénomène reconnu et adulé, John Mayall (et ses Bluesbrackers) ne passera pas à coté.
Une carrière solo s'annonce sous les meilleures auspices qui enflamme la critique, l'adoubant, son blues rock eclectique le propulsant aux cotés des renommés Mick Taylor (Rolling Stones), Gary Moore ainsi qu'Hendrix dans le top 10 des plus doués guitaristes toutes catégories confondues.
Grosse carrière qui aboutit aujourd'hui au "Blues For The Modern Daze" de donc Walter Trout, (21 eme album quand même) album pur (gitane) blues, back 2 roots, album vivifiant (classé au 30 mai 2012 : 5 eme au Billboard Blues Chart USA).


Ici, pas de Got My Mojo Working, Messin’ With The Kid ou Hey Hey The Blues Is Alright.
Que du frais ( enregistré aux Entourage Studios Nord Hollywood, Californie). Deux semaines suffiront a composer l 'album, paroles et musique. Ailleurs le blues est marécage, ici il est limpide. La vision est dégagée et ce binaire touche au coeur.

Sammy Avila (orgue Hammond B3), Rick Knapp (basse) et Michael Leasure (batterie) font à ses cotés le miracle, et la Fender tutoie les étoiles. "Lonely" ("Mooresque" en diable), "Blues for my baby" (le titre indique le cahier des charges, blues ras le verre donc), harmonica rafraichissant sur le "The Sky is falling down" ou chant et guitare sur le profond "Pray for rain," quinze morceaux ramassés, 80 mn de musique inspirée par un artiste en état de lévitation .
Nul besoin d'appâter davantage le badaud, celui qui aura des oreilles saura flairer ce caviar (un cas, donc). Juste indispensable-