9 nov. 2012

LOU REED & METALLICA : Lulu (Chronique CD)

Totem, prince de l'angoisse, fripé masque bleu, il n'avait pas encore tout donné, nos doléances sont aujourd'hui exaucées, cette seringue remplissant nos plus sombres espoirs d'une resurrection, d'un reveil au coté d'une pute amochée, qui fumerait avec nous son premier crack, avalant l'ayahuasca comme autant de couleuvres . Dehors les chiens de la nuit aboient, mais il ne les voit pas, cachant son regard des inquisiteurs, il a crée le rock comme une architecture chancelante. Des ruines on entend sa voix maladroite qui tremblotte. Cette electricité subit à ses 17 ans, il s'en nourrira pour en cracher l'amère semence à la face du monde, un cul reste un cul, papa-maman pensaient bien faire.
Qui pouvait l'entendre, qui pouvait le comprendre sinon les fievreux cavaliers de l'apocalypse, virtuoses parmi les brutaux, eclectiques quand la masse les desireraient simplement electriques.


LOU REED / METALLICA.

 


Le choc des Titans. La Genese aussi.
Titube, mais ne tombe pas... la rue encombrée de poubelles et autres tessons ensanglantés, preservatifs remplis et bibliotheques vidées, leche ma soeur les orteils du passeur d'âmes, pour qu'enfin il t'emmene dans les caves de l'absolution.
Cette musique sent la pisse, elle qui caresse les epaules de la Mort et tant mieux car le Velvet n'était pas les Doors.
Plus que collaboration, on parle ici de absolue symbiose, de deux entités artistiques au sommet de leurs prerogatives, enfantant dans une euphorie comprehensible un Absolu Chef d'Oeuvre depassant les limités carcans d'un Metal souvent nombriliste (et le cadre souvent conservateur et etriqué d' un public mainstream et couard) et imposant donc ce que devrait etre toute oeuvre estampillée "Rock" en 2012.
Inspiré par deux pièces écrites par l'Allemand Frank Wedekind, "Lulu" narre la grandeur et decadence sociale d'une femme qui ira jusqu'au meurtre de celui qu'elle venère, pour enfin chuter et devenir prostituée avant de sombrer definitivement et mourir.
Quasi 90 mn d'un grand 8 emotionnel, tout est possible, balises violées, aveuglante lumiére, quand tu marches dans la merde forcement ça laisse des traces. La boue est notre meilleure amie, elle nous pare de somptueux oripeaux, princes de rien pour un temps defini, tu sais bien que les demons n'aiment que la crasse, le sang et le vomi. le sperme aussi.
Cette merde est regeneratrice, elle nourrit nos âmes gonflées d'erreurs, craquelées par tant de mauvais goût, abimées comme une vergeture sur la peau du bébé.


LOU REED / METALLICA.


Le meilleur des deux anti-mondes, la puissance cauchemardesque d'une musique cosmologiquement intense alliée aux phrasés typiques du plus bel exemplaire d' enculé que la terre ai porté, forcement puisqu'il n'a jamais voulu mourir et donc rejoindre le troupeaux de veaux degenerés qui l'ont précédé, Jim, John, Jimi, Janis et les autres...
Lou est ailleurs, Lou est different alors forcement...Il etait déjá mort en 1975, quand avec son Metal Machine Music, il avait gravé les Tables de la Loi. Nul après lui ne pourrait sublimer ce genre, echafauder des plans, escroquer les cafards, personne à part Bowie, peut-être, l'autre majestueux prophete de la pop et Iggy, mais lui est fou.

Lulu, abecedaire musical d'une vision, arbre genealogique à lui tout seul, testament du rock & oxygène pur.

Metallica indomptable, Metallica superbe pur-sang racé, Metallica toujours et encore.
Dans la poussiére d'or, Johnny Cash pleure encore et ses larmes creusent des sillons...

Transformer la Machine, et dedans y couler la bile, et laisser hurler la Bourse.
Le succès de l'entreprise sera décrié, il ne peut en etre autrement.
Et c'est le gage que cette aventure sensorielle se merite, Bondage Musique, cette ode à la Vie ne bradera pas ses charmes au premier ejaculateur precoce.
Cette musique te penêtre, et baise avec tes demons, engloutit ta queue comme la plus vorace des petites filles affamées.
Totalitaire et cameléon, singe savant ou poupée cassée, elle saura t'apprivoiser si tu consens à t'abandonner. Donne-toi à cette Electricité.

LOU REED / METALLICA / LULU

10 titres repartis sur 2 cd, des morceaux depassant allegrement la barre des 6 mn, un artwork juste parfait et une production d'une limpidité subliminale font de cet album une sacrée collection de chansons puissantes, massives et racées...Un Metal crepusculaire mais jamais suicidaire, un Rock effeminé comme un
panzerkampfwagen, un hymen impatient, une symphonie urbaine arrachant des cris de stupeurs aux Operas titubant devant tant de beauté, devant tant de liberté.

C'EST TOUT...??

Bien plus ami, bien plus...!!
Lou Reed n'a jamais aussi bien chanté (parlé), Metallica aimer jouer. Le plaisir est contagieux. La musique est un virus.


Et lorsque "Junior Dad" mêne a son terme ses 19:29 mn de pur miracle auditif, vous pouvez dire alors :
" J'ai aimé. J'ai pleuré. J'ai hurlé. J'ai trahi. J'ai failli. Mais Grand Dieu, je me suis senti vivant.
Juste un instant.
VIVANT-

Lulu, le Premier Chef d'Oeuvre Rock du XXI siecle.
Il est etrange que Lou Reed en etait deja l'initiateur d'un autre au XXe...

Lulu, je sais, je sens, Lulu, Juste le Disque d'Une Vie, la bequille de mes vieux jours à venir.

Lulu-
Gravé dans mon âme.
Gravé dans la Roche-
ENGLISH VERSION
A Totem, a prince of anguish, a wrinkled blue mask, to our grievances have been now answered, this syringe fills our darkest hopes of a awake resurrection at the side of a dented whore, smoking with us her first crack, swallowing the ayahuasca as snakes. Outside of the night the dogs bark, but you cannot see their teeth, the howl of the inquisitors is hiding behind the black sunglasses, it creates the rock as a faltering architecture. This electricity is undergoing in its 17 years, wield for spitting in the bitter seed in the face of the world. Who could hear it, who could understand otherwise the feverish apocalypse of the horsemen, virtuosos of the brutal, eclectic when the mass desires them to be simply electric.
The clash of the Titans. The Genesis too.
It’s staggering, but does not fall… crowded garbage cans and other bloodied street sherds, filled preservative and emptied libraries, lick the toes of the smuggler souls, so that finally they take you to the discharge cellars. This music feels the piss, it’s stroking the shoulders of death and so much better because the Velvet was not The Doors.
More than collaboration, we are talking here about an absolute symbiosis, two artistic entities, the summit of their prerogatives, to give birth to an understandable euphoria, an absolute leader of work exceeding the limited strictures of often self-absorbed Metal (and often from a conservative and framework mainstream audience) and imposing the work stamped “Rock” in 2012.
“Lulu”, written by the German Frank Wedekind, narrates the social rise and fall of a woman who goes to a murderer that she loved …and that finally became a prostitute before she sank and died. Almost a 90 minutes emotional vertigo where everything is possible, raped tags, blinding lights, you know, when you walk in the shit it leaves for sure traces. The mud is our best friend, it barriers us to a sumptuous cloak, princes of nothing for a defined time, you know that the demons like that dirt, blood and vomit. This shit is regenerative, it feeds our souls and swollen errors, cracked by both of bad taste and damage, as a stretchmark on the baby’s skin.
Lulu, musical abecedaire of a vision, tree genealogy of rock n roll circus , testament of rock & pure oxygen.
Transform the Machine, and spit the bile, and leave the Stock Market to scream. The success of the company will be decried, it cannot be otherwise. And it is the pledge that this sensory adventure merits, bondage music, this ode to life does not sell off cheaply its charms to the first premature ejaculator.
10 titles distributed on 2 cd, many of them exceed 6 mins, a perfect artwork and production of a subliminal clarity makes this album a sacred and powerful collection. Lou Reed has never sung (spoken) as well, and Metallica loves to play. The fun is contagious. The music is a virus.
The last track “Junior Dad” with its 19:29 minutes enlight the listener to a pure auditory miracle, and you can say:
I cried. I screamed. I betrayed. But great God, I felt alive.
Just a moment
LIVING-
Engraved in Soul.