9 nov. 2012

SUMSIC : Etats d'Armes (chronique CD)

Bordel, rien à foutre de la scêne alternative et des rock-en-toc, des gimmicks masturbatoires (Saez), des arty rincés (Mitsouko, Dionysos et consorts), des sans-gênes lourdingues Plastiscines (sucer ça use) ou autres Mademoiselle K (comme les céréales du même non : Ultra light), Bordeaux n' est pas Rennes, Noir Des' n' est pas Daho....
Et quand tu as Cantat, tu n'as besoin que de ça...
Ce Rock français...
Ce Rock qui se libererait de sa propension à n'exister que pour mieux mourir dans d'atroces souffrances (aprés le Cri de la Mouche, que devenir ?), ignoré de la masse et encensé par une presse atteinte du syndrome d'alzheimer (Rock n' Folk, vieux parchemin offrant l'avenir rock bleu-blanc-rouge aux puceaux BBBrunes ou autres Janis sous semoule comme l'incarne si bien la petite fille chérie à son papa Higelin...), ce Rock qui fatigue, ce Rock qui s'effrite...
Mais voici qu'après l'abandon des sols en jachères renait l'espoir avec l'éclosion d' une graine d'envie, d' une graine de feu...
SUMSIC (crachant son premier souffle en juin 2009) s'affranchit, gicle ce sang reclamé, qui pour s'ouvrir les entrailles et s'affaiblir, offre avec son premier 6 titres (format salope, il titille plus qu'il ne caresse) un jet salvateur pour celui qui fatigué de s'abreuver aux eaux tarries des médias qui sont dans l'mouv' et qui assêne viandox et dragées fuca à longueur de journée trouvera dans ces 6 titres priapiques la dose d'adrenaline necessaire .
Stooge-moi, elêve-moi comme Eiffel, crache le goudron comme Darc, quand tu choisis Strychnine tu vomis Aubert.
SUMSIC gesticule, s'ébroue et tente le hold-up, parfois maladroitement ("Existe-il", entame laborieuse mais qui trouve dans sa deuxième partie sa véritable nature, fier étendart) mais l'innocence est là (production minérale, âpre ) et tire vers le haut chaque composition malgré quelques petites faiblesses bien comprehensibles (on aimerait des choeurs plus massifs et un chant de temps en temps plus hargneux, plus concerné) mais "Je ne suis pas personne", abouti, illustre la confiance du gang et alourdit son propos avec maestria.
Rebelles, revêches, introspectifs et poussés par une basse assassine et des guitares fougueuses, les textes comme les compositions se veulent diatribes, téméraires, souvent inspirés voire lumineux ("Âmes endormies", "le Siècle"), ces deux derniers morceaux étant définitivement les plus jouissifs, hypnotique et electrique grand 8. Ca groove, ça tétanise, punk dans la carcasse, pop dans le muscle.
Ailleurs, on les imaginerait un peu plus fous (Fighters...), mais sur les champs des Blessed Virgins et des Trust (ce bulldozer- moissonneuse-batteuse qui avait tout retourné, jadis...) soyons heureux aujourd'hui de recolter ce SUMSIC, qui deviendra un jour chêne majestueux.
Pur Rock Non Modifié-