21 nov. 2013

PEARL JAM : Lightning Bolt

Gag, 4 ans déjà, et rien vu passé, c'est dire...
 
Qui en effet pouvait s'impatienter quand à la naissance d'un nouveau Pearl Jam, vu que Yield c'est loin quand même (et que Backspacer faisait un peu mou du genou), ce temps béni des mélodies électriques conquérantes, ces humeurs qui vidangeaient les notres, car quand on cause Pearl Jam, forcément vu la connexion spatio-temporelle-épidermique, fossoyeurs quand même des années Reagan & Sunset Strip mais qui survivront, laissant le bon soin aux consanguins (possible aussi en deux mots si vous le désirez) en chemises de laine se cramer...(les 90's, putain, quelle purge...) , on cause de soi, des années perdues et de la calvitie rampante...
Passer de Lemmy à cette tantouze surfeuse pavanant sur chaque cliché avec un livre (ce n'est pas un gros mot) et revisitant lourdement les Stooges en bermuda, avouons que Vedder irritait mais Ten sonnait le tocsin de toute une époque.  Difficile d'ignorer la déflagration, un monde nouveau s'échappait de l'hymen de la nonchalance et projetait à la face du monde une créature affamée et retorse ("Read My Lips..."), dévorant tout espoir de retour en arrière. Motley & consorts comprirent que la fête était finie. Nous aussi.
Pearl Jam, j'ai adoré detester, détesté adorer. "Vs" anéantira mes reserves.
Préambule en déambulateur, rentrons dans le vif du sujet.
 
Aujourd'hui Lighting Bolt (dixième album) avec aux manettes le très estimable Brendan O' Brian, ami de la famille (AC/DC, Red Hot, Rage Against The Machine, Audioslave...), on se retrouve en terrain connu. Voire ultra balisé avec quand même quelques petites surprises rafraichissantes.
 
"Getaway", aux architectures classiques renvoie directement à "Backspacer" qui se voulait plus direct, in-your_face. Ca tabasse sevère jusqu'à "Sirens", promenade pop maniérée qui a son charme, qui détonne un tant soit peu mais le pari de cet album est justement là, dans une recherche de progression musicale affirmée, tentatives somme toutes réussies ("Infaillible" ou " Pendulum", plus expérimentaux dans leur construction).
Toujours du pur jus avec "Lightning Bolt", qui en impose (grosse ambiance à la Springsteen) ou encore velléités bluesy sur "Let The Records Play" laissant s'exprimer ici un groupe aérien. On découvre un album passionnant qui sait alterner les ambiances et ne lasse jamais. Quand à la voix du barbu intello elle sublime de sa profondeur des compositions au rasoir, gorgées d'un feeling non feint, et habille de chair un squelette fort bien solide (trois guitares formant armure scintillante, et une section rythmique lévitante font habile profession de foi).
"Future Days" souffle la bougie et la ballade conclue joliement un album équilibré, qui ravive de plus belle les flammes d'un groupe qui malgré quelques boursouflures discographiques croit en son destin, et se donne toujours et encore les moyens de défricher les terres hospitalières de la routine.
Leur "The Rising" à eux.
Beau retour.
 

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